Publié dans Editorial

Bête noire ! 

Publié le jeudi, 13 avril 2023

On croyait qu'elle est chassée ou du moins sous contrôle. Négatif ! La bête noire rôdait toujours dans les parages et prête à bondir pour dévorer les fragiles bourses des familles modestes. A cause de ses effets néfastes, les mères de famille peinent à remplir le quart du panier. L'inflation, car il s'agit d'elle, la bête noire invincible, reste à tout moment une menace pour tout le monde. Imbattable et parfois arrogante, elle défie les autorités départementales en charge du commerce et de la consommation. Il fut un moment, les responsables déclaraient à tout vent qu'ils ont réussi à maitriser la flambée des prix notamment ceux des produits de première nécessité (PPN), or il n'en est rien.

La bataille contre l'inflation demeure rude. Parfois, c'est désolant de constater que les responsables chargés du contrôle des prix ont atteint leur limite et se déclarent impuissants, incapables ou carrément vaincus, de par leur geste sinon par leur inertie. 

Durant les fêtes pascales, les prix des PPN tels que le riz, l'huile alimentaire, les fruits et les légumes se trouvaient hors de portée des bourses modestes. La misère plombant, l'ardeur ou les élans de jouissance, encore moins le désir de faire la fête des familles du grand nombre, ont été quelque peu freinés sinon tiédis et pour cause l'inflation !

A tout le monde, victime des agissements de la bête noire, de se poser de légitimes  questions « pourquoi on ne réussit point à prendre la bête par les cornes ? » Est-elle vraiment imbattable ou insaisissable ? Autrement, les responsables ministériels seraient-ils impuissants à imposer des consignes ou dans le pire des cas, seraient-ils de connivence avec les grossistes ? En effet, c'est une éventualité à ne pas écarter dans la mesure où le pouvoir des espèces sonnantes et trébuchantes, par les temps qui courent, perce encore et toujours dans le pays et cela jusque dans les profondeurs des esprits et de l'âme. Pas plus tard que dimanche dernier, lors du message de Pâques, le cardinal Désiré Tsarahazana devait déplorer le fait que la mentalité des Malagasy freine le développement. En  première ligne des causes : la corruption, l'autre bête noire. Elle  gangrène en profondeur dans le pays. Devrait-on le signaler que de gros sous sont en jeu et circulent sur le marché à travers le circuit des PPN en se limitant de ne citer que le cas du riz à titre d'exemple. Et des fois, on cède devant la tentation. En tout cas, l'interférence de la corruption dans tous les domaines sensibles du pays n'est plus un secret pour tout le monde. Elle s'érige même en système auquel le commun des mortels doit se plier. Un autre exemple navrant ne nous échappe pas à savoir dans le service de la délivrance des passeports. Un sésame qu'il faut coûte que coûte avoir entre les mains pour pouvoir s'envoler ailleurs. Un grand dommage !

Pour en revenir à nos moutons, s'il y a un effort particulier que le régime doit impérativement fournir, cela réside dans la maitrise totale de l'inflation. Elle fait mal aux concitoyens toutes catégories confondues. Elle plonge les familles en difficulté et vulnérables dans les abîmes de l'inquiétude et de la désolation. 

Il faut à tout prix mettre hors d'état de nuire cette bête noire.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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